L’INSEE vient de publier une série de diagnostics concernant les différentes communautés de communes du territoire. Cette semaine : la Communauté d’agglomération du Nord Grande-Terre. Comme ailleurs en Guadeloupe, la population diminue, mais moins que dans le reste de l’archipel. La situation de l’emploi s’améliore depuis 2013, quand bien même la tradition agricole reste importante et que le secteur public constitue un tiers des emplois. Les salaires y sont plus faibles qu’ailleurs et la précarité plus marquée. Toutefois le nombre de logements est en hausse dans la CANGT.

Au 1er janvier 2018, la Communauté d’agglomération du Nord Grande-Terre comptait 57.173 habitants, soit 15% de la population guadeloupéenne. Il s’agit de la collectivité la moins peuplée de l’archipel. Entre 2013 et 2018, la CANGT a perdu 1.251 habitants, soit 0,4% par an, un recul démographique moins marqué que dans le reste de la Guadeloupe. Cette baisse concerne principalement la commune d’Anse-Bertrand (-4,2%) alors que la population augmente fortement au Moule (+1%). Le solde migratoire est déficitaire, plus de personnes quittent l’intercommunalité qu’il n’en arrive. Ce sont les jeunes qui quittent majoritairement le territoire, notamment pour leurs études ou pour chercher un emploi. “En 2018, 333 jeunes de 18 à 24 ans sortent du territoire pendant que 167 y entrent”, indique l’INSEE.

“À l’inverse, le solde migratoire est positif pour les plus de 29 ans (+284)”, poursuit l’Institut national de la statistique et des études économiques. Le départ des jeunes contribue au vieillissement de la population. “En 2018, la proportion des moins de 20 ans a diminué de 2,8 points entre 2013 et 2018 pour atteindre 24,7% de la population (25,7% dans le reste de la région). Corollairement, la part des personnes de plus de 65 ans atteint 20,5% contre 18,5% dans le reste de la région. C’est 3,7 points de plus qu’en 2013 (+3,5 pour le reste de la Guadeloupe). La moitié de la population a 45 ans ou plus, soit deux ans de plus que dans le reste de la Guadeloupe”, observe l’Institut.

Les arrivant sont certes plus diplômés (29% possèdent un diplôme d’études supérieures contre 16% des résidents), et le niveau de formation progresse, mais moins qu’ailleurs sur le territoire. En 2018, 44,8% des résidents de 15 ans ou plus n’ont aucun diplôme, contre 39,1% dans le reste de la Guadeloupe.

La situation de l’emploi s’améliore par rapport à 2008 où 65% des 15-64 ans se déclaraient actifs, contre 68,4% en 2018. La situation s’est encore plus améliorée pour les 55-64 ans (47,2% se déclarent en emploi en 2018, contre 33,9% en 2008), dans une moindre mesure pour les 15-24 ans (16,5% contre 12,6%). Le taux est en revanche pratiquement stable pour les 25-54 ans (58,6% contre 57,9%). Toutefois, la part des personnes au chômage y est plus élevée que dans le reste du territoire (29,5% contre 28,6%). Les salaires sont plus faibles que dans le reste de la Guadeloupe (14,19€ contre 15,93€ de l’heure en moyenne) et la précarité y est légèrement plus marquée, 23,4% de la population perçoit le RSA (22,1% au niveau de la Guadeloupe et 5,8% en France hexagonale). La tradition agricole reste très importante dans cette partie de l’archipel, puisqu’elle concentre 8,2% des emplois, le secteur public quant à lui regroupe 13% de l’emploi. La CANG présente une forte concentration de l’emploi privé. Les secteurs de l’hébergement médico-social et social et celui de l’action sociale sans hébergement représentent 9,6% des emplois (contre 7,5 dans le reste de l’île). “Comme l’emploi public, l’emploi privé est fortement concentré. Ainsi, les cinq plus grands établissements hors domaine public du Nord Grande-Terre regroupent un poste sur huit (contre un sur 36 pour le reste de la Guadeloupe). Cette concentration apparaît à la fois comme un élément moteur, mais aussi comme un élément de vulnérabilité de l’économie. Seuls huit établissements privés hors agriculture implantés sur le territoire emploient plus de 50 salariés. À l’inverse, 85% n’ont aucun salarié, il s’agit d’entrepreneurs individuels”, ajoute le document de l’INSEE.

Concernant les logements, leur nombre continue d’augmenter en 2018. “En 2018, l’intercommunalité offre 33.355 logements contre 30.890 en 2013. Cette hausse de 8% évolue dans le même sens que le reste de la Guadeloupe (+5,4%). Elle concerne toutes les catégories de logements. Cependant, le nombre de résidences principales du Nord Grande Terre augmente légèrement (+5,3%) et celui des résidences secondaires est en forte progression (+62,7%)”, peut-on lire. La part de logements sociaux reste faible 9%, contre 17% dans le reste de l’archipel.