16% des guadeloupéens de 18 à 64 ans rencontrent des difficultés face à l’écrit. 12% d’entre-eux éprouvent des difficultés fortes, ils sont pour moitié allophones. Ces difficultés sont également liées au niveau de diplôme. Les plus jeunes maîtrisent mieux l’écrit et le calcul que leurs aînés, d’après une récente étude de l’INSEE Guadeloupe.

En Guadeloupe, 35.000 personnes réussissent moins de 80% des exercices dans au moins un des trois domaines fondamentaux (lecture, écriture, compréhension). Cela représente 16% de la population de 18 à 64 ans. “Les difficultés en lecture concernent 7% des adultes en Guadeloupe contre 4% en France métropolitaine. Plus fréquentes, les difficultés en écriture touchent 13% des adultes en Guadeloupe alors que cette part est de 8% en France hexagonale. Enfin, les difficultés en compréhension concernent 15% des adultes guadeloupéens et 10% des adultes dans l’Hexagone”, indique l’Institut national de la statistique et des études économiques de Guadeloupe dans une récente étude. 19% des personnes de 18 à 64 ans rencontrent des difficultés en calcul. Des disparités existent entre femmes et hommes, à l’écrit 19% des hommes sont en difficulté contre 13% chez les femmes, en calcul 21% des femmes éprouvent des difficultés, contre 17% des hommes.

12% des guadeloupéens de 18 à 64 ans éprouvent des difficultés fortes. Un adulte sur deux en difficulté forte est allophone.  “En effet, 36% des allophones éprouvent des difficultés fortes face à l’écrit, contre 8% de ceux dont le français est l’une des langues maternelles. Dans l’Hexagone, cette différence est également marquée (respectivement 33% et 4%). Ainsi, en Guadeloupe, pour 46% des adultes en difficulté forte face à l’écrit, le français n’est pas une langue maternelle”, établit l’INSEE.

Pour l’Institut, ces difficultés sont liées au niveau de diplôme, l’INSEE estime à 27% le nombre de personnes peu ou pas diplômées en Guadeloupe contre 16% dans l’Hexagone. “Les difficultés sont moins fréquentes quand le niveau de diplôme augmente. Ainsi, en Guadeloupe, 37% des personnes peu ou pas diplômées (détenant au plus le brevet des collèges) éprouvent des difficultés face à l’écrit et 38% en calcul, contre respectivement 34% et 33% en France métropolitaine”, affirme l’enquête. Par ailleurs, plus les parents sont diplômés, moins les difficultés sont fréquentes.

Les difficultés à l’écrit et en calcul sont plus nombreuses dans les quartiers prioritaires d’après l’INSEE. “29% des habitants des QPV ont des difficultés à l’écrit contre 14% pour ceux résidant en dehors de ces zones (respectivement 27% et 18% en calcul). Ces différences s’expliquent par une plus grande concentration de personnes peu diplômées et de personnes n’ayant pas le français comme langue maternelle dans ces quartiers. En effet, 34% des résidents de QPV guadeloupéens sont peu ou pas diplômés contre 27% en dehors”, indique l’étude.

Les Guadeloupéens les plus jeunes, maîtrisent mieux l’écrit et le calcul que leurs aînés. En effet, parmi les 18-24 ans, 6% éprouvent des difficultés à l’écrit, 11% en calcul, contre 23% et 24% chez les 55-64 ans. “Ces différences s’expliquent en grande partie par des effets générationnels : les générations les plus jeunes ont eu des scolarités plus longues et sont plus diplômées que les plus anciennes”, explique l’INSEE.

Ces difficultés constituent des freins à l’emploi. Deux tiers des personnes en difficulté à l’écrit et en calcul n’ont pas d’emploi et 35% utilisent moins internet.