L’INSEE vient de publier une série de diagnostics concernant les différentes communautés de communes du territoire. Cette semaine : la communauté d’agglomération du Nord Basse-Terre. Un cinquième de son territoire appartient au Parc national. Les communes du Lamentin et de Petit-Bourg très résidentielles profitent de la force économique de Cap Excellence frontalière, ce qui limite le recul démographique de la CANBT, ces deux communes sont même les deux seules de l’archipel à gagner des habitants. Toutefois les déplacements inter-communes très importants provoquent de gros embouteillages. La commune de Deshaies est le 2e pôle touristique de Guadeloupe.

Au 1er janvier 2018, la communauté d’agglomération du Nord Basse-Terre (CANBT) comptait 77.398 habitants, soit près de 20% de la population guadeloupéenne. Entre 2013 et 2018, la population baisse de 0,3% par an en moyenne, il s’agit de la diminution la plus tardive et la plus faible que dans les autres EPCI (-0,9%). Les communes de Lamentin et de Petit-Bourg profitent pleinement de la forte activité de Cap Excellence. “Cette configuration géographique limite sensiblement le recul démographique du territoire entre 2013 et 2018”, indique l’INSEE. Elles sont également les seules communes à gagner des habitants en Guadeloupe (respectivement +0,8% et +0,4% entre 2013 et 2018). “Toutes les autres communes de l’EPCI sont en retrait et la baisse la plus importante concerne Sainte-Rose et Pointe-Noire, communes les plus excentrées, avec une diminution annuelle moyenne de la population de 1,6% pour chacune d’elles”, précise l’INSEE. Comme ailleurs sur le territoire, le départ des jeunes vers Cap Excellence et l’hexagone, accentue le vieillissement de la population. Avec un vieillissement qui reste toutefois moins prononcé que dans le reste de la Guadeloupe, la CANBT fait partie des deux EPCI les plus jeunes avec Cap Excellence.

Les nouveaux arrivants sont plus diplômés que les habitants du territoire qui les accueille. En 2018, près de 41% d’entre eux sont titulaires d’un diplôme d’études supérieures, soit 17 points de plus que l’ensemble de la CANBT et deux fois plus que pour le reste de la Guadeloupe, notamment chez les 30-39 ans. Toutefois des disparités existent au sein même de la CANBT, près d’un quart des 30-39 ans de Pointe-Noire ont un diplôme d’études supérieures alors qu’ils sont plus de la moitié à Petit-Bourg. Les nouveaux résidents sont plus souvent des actifs occupés (50%) que dans le reste de la Guadeloupe (42%). “Parmi eux, un tiers des nouveaux arrivants occupent des postes de professions intermédiaires, 18% sont des cadres (respectivement 10 et 9 points de plus que dans le reste de l’archipel), établit l’Institut.

Toutefois, 6 actifs sur 10 ne travaillent pas sur le territoire, Cap Excellence accueille la majeure partie de ces actifs occupés travaillant en dehors de la zone. Par ailleurs 27% des emplois de la CANBT sont occupés par des actifs résidant hors la zone, cette forte mobilité traduit l’importance des flux quotidiens, 90% d’entre-eux se déplacent en voiture. “Ainsi, près de 15.800 résidents travaillent hors de la zone tandis que 3.900 non-résidents s’y rendent pour travailler, avec un solde final négatif de -11.900 personnes et un brassage quotidien de près de 19.700 personnes circulant sur les 2 principales routes reliant la CANBT au reste du territoire (N1 et N2)”, expose le document. Malgré une baisse de la population le niveau des emplois se maintient. Si les activités agricoles sont en perte de vitesse (6% des emplois en 2013, 4% des emplois en 2018), l’administration publique est le principal créateur d’emplois. Par ailleurs la CANBT abrite le deuxième pôle touristique de Guadeloupe sur la commune de Deshaies où un tiers des emplois salariés sont dédiés à l’hôtellerie-restauration, soit 4 fois plus que dans le reste de la Guadeloupe.

Les conditions de vie sont moins défavorables que dans le reste de l’archipel. Deux ménages sur trois sont propriétaires. 20% de la population en âge de travailler sont cadres ou font partie de professions intermédiaires. 40% de la population vit avec un bas revenu, soit 6 points de moins que le reste de la Guadeloupe.